Interrogatoire ... (Scène tirée de Kansas City Confidential, Phil Carson, 1952)

samedi 9 juillet 2011

Boss (The) - Byron Haskin - 1956



John Payne ...
Matt Brady
William Bishop ...
Bob Herrick
Gloria McGehee ...
Lorry Reed
Doe Avedon ...
Elsie Reynolds
Roy Roberts ...
Tim Brady
Rhys Williams ...
Stanley Millard
Joe Flynn ...
Ernie Jackson
Robin Morse ...
Johnny Mazia
William Phipps ...
Stitch
Gil Lamb ...
Henry
George Lynn ...
Tom Masterson
Bob Morgan ...
Hamhead

Titre français : Le Boss
89 minutes
Ecrit par Dalton Trumbo (sous le nom de Ben Perry)


1919. Retour du combat, fin de la guerre. Une troupe militaire défile dans une ville de moyenne importance. Des banderoles félicitent le frère du maire (Roberts), le capitaine Matt Brady (Payne), et la foule est en liesse. Matt arrête sa compagnie et embrasse Elsie (Avedon) sous le regard noir de ses hommes et en particulier de Bob (Bishop), son ami d'enfance qui est lui aussi amoureux d'Elsie. Matt donne rendez-vous à Elsie le soir même car il compte l'épouser. 
Plus tard, dans un bistrot qui lui sert de quartier général le maire Tim Brady, une sorte de parrain, administre les ouailles et tente d'intéresser Matt à ses affaires mais celui-ci compte retrouver Elsie. Provoqué par son frère il s'en prend à Bob et une bagarre éclate. Plus tard Matt réalise qu'il est en retard et convainc son vieil ami de l'accompagner pour plaider en sa faveur auprès d'Elsie. Celle-ci est fâchée et renvoie Matt qui se saoûle dans un bar miteux. Il vient à la rescousse d'une jeune femme, Lorrie (McGehee) qui manque se faire escroquer et l'épouse de force. Le matin, il la découvre et se remémore sa journée de la veille. Tim apparait et lui prédit qu'il aura divorcé dans les deux semaines et Matt lui promet qu'il ne divorcera jamais. Ne réussissant pas à faire entendre raison à son frère, Tim s'en va. Peut de temps après il meurt et Matt devient le patron ....



C'est l'histoire d'un type orgueilleux et fier, trop fier pour aimer, trop fier pour parler qui vit selon son propre code d'honneur et qui n'accepte rien de personne. C'est une histoire de pouvoir et de la spirale infernale pour rester au sommet, malgré la crise économique de 1929. C'est une histoire de copinage et d'associations. C'est aussi une histoire d'amitié et d'amour, l'amour d'une femme pour un homme qui ne sait pas recevoir, ni donner. 

Ce film dont l'une des premières images nous prévient du danger d'être des citoyens apathiques face à des personnes malhonnêtes qui tentent d'abuser de leur position nous conjure de rester vigilants.
La performance de John Payne est tout à fait remarquable. Il passe d'un homme ambitieux, jeune et dur à un homme à cheveux gris et fatigué. ll se montre manipulateur, arrogant et mauvais, en particulier face à sa femme. Celle ci est incarnée par Gloria McGehee aka Gloria McGhee (malgré de nombreuses recherches, impossible de mettre la main sur un portrait de cette actrice !), une actrice dont je n'avais jamais entendu parlé mais qui m'a beaucoup impressionnée, avec un visage très intéressant. Les seconds rôles soutiennent parfaitement les protagonistes principaux.
Un film qui laisse une impression durable. 


"The boss is a creature of no political party. He appears in the wake of public apathy fostering crime and corruption. Years ago an outraged citizenry arose against him. Only you, a vigilant people, can combat the menace of a boss."

Il semblerait que le caractère joué par Payne, "Matt Brady", représente de manière à peine voilée le boss de Kansas City Tom Pendergast (1872-1945). Pendergast était l'un des boss les plus puissants des Etats-Unis et avait débuté localement, comme dans le film, à la mort de son frère. Amateur de gros paris, Pendergast avait été emprisonné 15 mois pour non paiement de taxes sur un pot de vin qu'il avait reçu pour annuler ses dettes de jeux. Après avoir purgé sa peine, Pendergast s'est retiré de la scène et vécu obscurément jusqu'à sa mort, quelques années plus tard.
"Ernie Jackson," le caractère joué par Joe Flynn, est une représentation fictive du President Harry S. Truman, qui avait été soutenu par Pendergast en 1934 alors qu'il était sur le chemin du Congrès. Le 2 août 1956, le Hollywood Reporter news reporta qu'à la demande de United Artists, les producteurs Frank and Walter Seltzer avaient éliminé toutes les scènes comportant le personnage, mais ces scènes sont aujourd'hui visibles dans le film. Flynn porte des lunettes et le nœud papillon qui accentuent sa ressemblance avec Truman.
Il est même possible qu'une partie des dialogues du film qui mentionnent l’honnêteté de Jackson et son refus de plier sous la pression de Brady, soient intentionnels afin de contrer la délicate posture montrant l'ancien président sous un mauvais jour et son association avec le Boss.

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